Qui peut dire l’origine de ce jeu qui pourrait être un des nombreux dérivés du jeu de palets, à moins qu’il n’en soit au contraire l’origine ? En tout cas, il est attesté de longue date dans une grande partie de la Bretagne, basse et haute (et ailleurs...!). Plus connu sous l’appellation de "galoche" en Basse-Bretagne, il est aujourd’hui beaucoup pratiqué autour de Pont-l’Abbé, en pays bigouden. C’est la version du pays gallo que nous donnons ici. Elle est très antérieure au palet sur planche et tous les témoignages que nous recueillons confirment que ce jeu était très pratiqué, aussi bien par les enfants que par les adultes. Il en existe plusieurs versions aux règles différentes, fondées cependant toujours sur le même principe : nous avons choisi une formule proche du palet, permettant de jouer une partie.
-Un pitao : c’est un cylindre de bois dur d’environ 11 cm de haut sur 3,5 cm de diamètre.
-Par joueur, 2 ou 3 palets, ronds, en acier, de la taille et de la forme d’une boîte de cirage à chaussure.
-Quelques pièces de monnaie (sans valeur !), qui sont à peu près du même diamètre que le pitao.
Le terrain doit être assez dur et plat, d’une superficie d’environ 50 m2, soit 10 m x 5 m.
Le pitao est placé au centre d’un cercle d’environ 40 cm (ce cercle n’a d’autre rôle que d’aider au bon repérage du pitao). Une ligne de lancer est tracée à 6 pas du pitao. Sur le pitao est placée la pièce de monnaie.
En début de partie, on lance d’abord un premier palet pour désigner celui qui va commencer : le plus éloigné du pitao commence. Le premier joueur lance un palet pour tenter de faire tomber le pitao et la pièce. S’il y parvient, la pièce devient « le maître » ou « le petit », le pitao devient alors comme un joueur et deux situations peuvent se rencontrer :
1-Le pitao est plus près de la pièce que le palet.
2-Le palet se trouve plus près de la pièce que le pitao.
Dans le 1er cas, le joueur qui a fait chuter le pitao lance un deuxième palet (voire un 3ème) pour essayer de prendre la pièce au pitao, puisque c’est le pitao qui tient le point, soit en chassant celui-ci, soit en poussant son premier palet, soit en plaçant son deuxième palet ou troisième palet. Quand il a lancé ses deux ou trois palets et a réussi à prendre la pièce au pitao, c’est au joueur suivant de jouer. Il tente alors, avec ses deux ou trois palets, de faire mieux que le joueur précédent.
Dans le second cas, c’est le deuxième joueur qui lance pour tenter de reprendre la pièce au premier joueur, soit en chassant le palet de celui-ci, soit en plaçant le sien ou les siens. Si le premier joueur ne réussit pas à faire tomber le pitao, c’est le second qui essaie et se trouve alors dans la situation précédente. On joue ensuite de la même façon, alternativement, jusqu’à épuisement de ses palets.
Le palet ou les palets le(s) plus près de la pièce à la fin emporte(nt) le (ou les) point(s). Si c’est le pitao qui reste le plus près de la pièce, c’est lui qui garde le point et il vaut alors 2 points au lancer suivant, points qu’empochera celui qui gagnera.
La partie se joue en 15 points.